Industrielle Alliance, l’assureur préféré des analystes

Dominique Beauchamp . Les Affaires . 05-03-2011 (modifié le 03-03-2011 à 10:50)

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L’Industrielle Alliance, assurance et services financiers (Tor., IAG, 39,88 $) est le titre préféré de cinq des sept analystes qui suivent le secteur de l’assurance vie. Son titre peut s’apprécier encore de 8 à 15 % d’ici 12 mois, un rendement auquel s’ajoute le dividende de 2,4 %, prévoient ces analystes.

Le titre de l’assureur de Québec peut encore mieux performer si la Bourse s’apprécie davantage et si les taux à long terme remontent, dit Tom MacKinnon, de BMO Marchés des capitaux.

En 2011, son bénéfice devrait dépasser celui qu’il avait atteint avant la crise, en 2007, ce qui n’est pas le cas de ses concurrents Manuvie (Tor., MFC, 18,33 $), Sun Life (Tor., SLF, 32,55 $) ou Great-West (Tor., GWO, 27,31 $).

Un meilleur dividende en 2011 n’est pas garanti, mais l’assureur vie est le seul de son industrie à bénéficier de capital excédentaire et à disposer de la marge de manoeuvre voulue pour augmenter son dividende en 2011, croit Gabriel Dechaine, de Credit Suisse.

Les leçons de la crise ont porté

La crise financière de 2008 a en effet fait découvrir à tous les investisseurs à quel point la rentabilité des assureurs vie dépend des marchés financiers. La chute simultanée des Bourses et des taux en 2008 avait entraîné une perte de 1,37 $ par action, au quatrième trimestre de 2008 pour l’Industrielle Alliance, par rapport à des bénéfices habituels de 0,80 $ par trimestre, rappelle Michael Goldberg, de Valeurs mobilières Desjardins.

De faibles taux d’intérêt atrophient le rendement que procure le capital investi dans les obligations des polices d’assurance, par rapport aux hypothèses, obligeant l’assureur vie à comptabiliser des provisions actuarielles qui amputent ses bénéfices.

Les assureurs vie se constituent aussi des réserves lorsque les fluctuations des marchés font dévier la valeur de leurs fonds distincts des hypothèses actuarielles de rendement, qui sous-tendent la garantie de capital de ces fonds. ” Nous croyons qu’Industrielle Alliance s’est dotée d’un coussin adéquat pour se prémunir de l’effet des faibles taux à long terme, tout en conservant le potentiel de profiter d’une éventuelle remontée de ces taux “, indique M. MacKinnon.

Si en revanche les taux à long terme remontaient, l’assureur vie pourrait libérer une partie des nouvelles réserves de 205 millions de dollars (M$) qu’il vient de constituer, ce qui gonflerait ses bénéfices, estime M. Dechaine. Si les taux à long terme augmentaient de 0,25 % en 2011, son bénéfice pourrait être supérieur de 0,80 $ aux prévisions de 3,45 $ par action, évalue M. MacKinnon.

Une rentabilité plus sensible aux variations de la Bourse

Pour parer aux fluctuations des actions, l’Industrielle Alliance a aussi choisi le bon compromis. Sa rentabilité est plus sensible aux variations de la Bourse qu’avant, mais il faudrait que l’indice S&P/TSX chute beaucoup plus pour que l’assureur vie doive accroître ses réserves, explique André-Philippe Hardy.

Chaque variation de 10 % des Bourses fera osciller ses bénéfices de 20 M$ ou de 0,24 $ par action, précise l’analyste. Par contre, aucune nouvelle réserve n’est nécessaire tant que l’indice S&P/TSX reste au-dessus de la barre des 10 600 points, dit-il. M. MacKinnon calcule qu’une hausse de 6 à 7 % des Bourses ajouterait 0,10 $ par action à ses bénéfices.
Source : Lesaffaires.com