Souvent, les films font fi des messages simples que vous communiquez chaque jour à vos enfants sur la sécurité. Selon une nouvelle étude publiée dans la revue Pediatrics, l’industrie du divertissement pourrait grandement s’améliorer dans la représentation de scènes où des comportements à haut risque sont présentés aux enfants.
Les blessures non intentionnelles sont la principale cause de décès chez les enfants au Canada. Parce que les enfants imitent souvent ce qu’ils voient dans les films, la représentation à l’écran de comportements qui ne respectent pas les règles de sécurité peut mener à des pratiques non sécuritaires dans la vie de tous les jours.
Des experts des U.S. Centers for Disease Control and Prevention (CDC) ont visionné 125 films américains classés G (général) et PG (surveillance parentale suggérée) qui ont enregistré le plus d’entrées entre 2003 et 2007. Les chercheurs voulaient savoir comment l’industrie cinématographique représente les comportements à haut risque dans les films destinés aux enfants. Bien qu’il y ait eu des améliorations au fil des années, ils ont conclu que la moitié des scènes continuent à présenter des comportements non sécuritaires et que les conséquences de ces comportements sont rarement montrées.
Les auteurs de l’étude cherchaient dans les films des scènes montrant des pratiques non sécuritaires, comme des personnes ne portant pas de ceinture de sécurité, de gilet de sauvetage ou de casque de vélo. Les films ou les scènes étaient rejetés s’il s’agissait de films d’animation, si la scène ne se déroulait pas dans un contexte contemporain ou s’il s’agissait d’un film fantastique ou documentaire ou d’un film dans une autre langue que l’anglais.
Les experts des CDC ont ensuite comparé leurs conclusions à celles de deux versions antérieures de la même étude (1998-2002 et 1995-1997). Ils ont découvert que dans les films les plus récents :
- 22 scènes impliquaient des accidents ou des chutes qui ont entraîné trois blessures mais aucun décès.
- 75 pour cent des plaisanciers portaient un vêtement de flottaison individuel (VFI), versus aucun (1998-2002) et 17 pour cent (1995-1997).
- 56 pour cent des passagers portaient une ceinture de sécurité dans un véhicule, versus 35 pour cent et 27 pour cent.
- 35 pour cent des personnages utilisaient les passages pour piétons, versus 15 pour cent et 16 pour cent.
- 25 pour cent des cyclistes portaient un casque, versus 15 pour cent et 6 pour cent.
Les résultats de cette étude indiquent que même s’il y a eu des progrès dans la façon de représenter la sécurité dans les films pour enfants depuis les deux études précédentes, l’industrie cinématographique a encore des progrès à faire dans la façon de présenter la sécurité aux enfants.
Dans une scène du film de Noël Elf tourné en 2003, le personnage principal joué par Will Ferrell tente de traverser une rue, à New York. Comme il n’a pas regardé des deux côtés, il est heurté par un taxi. Dans le film, il se relève après la collision et s’en va; dans la vraie vie, il serait difficile d’en faire autant.
Selon l’un des auteurs de l’étude, Jon Eric Tongren, la scène minimise les dangers que représentent les accidents et pourrait donner aux jeunes enfants un faux sentiment de sécurité. Et lorsqu’il s’agit de films dont les enfants ont le DVD à la maison, ils peuvent regarder ces comportements non sécuritaires des dizaines de fois et, ce faisant, se désensibiliser aux dangers qu’elles impliquent.
Les auteurs de l’étude demandent à l’industrie du cinéma de continuer à améliorer la façon dont elle présente les pratiques de sécurité dans les films pour enfants. Les parents doivent faire remarquer à leurs enfants que ces scènes représentent des comportements non sécuritaires et leur enseigner les bonnes pratiques en matière de sécurité. En outre, un moyen efficace d’apprendre aux enfants les bons comportements est de les mettre vous-même en pratique. Vos enfants suivront votre exemple. Si vous voulez qu’ils portent un casque quand ils font du vélo, vous devez en porter un vous aussi.
Source: Conseil Canadien de la Sécurité